viernes, 21 de mayo de 2010

Yves Duteil

La langue de chez nous


C'est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l'on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage de chèvre et le pain de froment

Et du Mont St-Michel jusqu'à la Contrescarpe
En écoutant parler les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il en a gardé toutes les harmonies

Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
Où la saveur des choses est déjà dans les mots
C'est d'abord en parlant que la fête commence
Et l'on boit des paroles aussi bien que de l'eau

Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières
Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux,
Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre
En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux

C'est une langue belle à l'autre bout du monde
Une bulle de France au nord d'un continent
Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
Enfermée dans les glaces au sommet d'un volcan

Elle a jeté des ponts par-dessus l'Atlantique
Elle a quitté son nid pour un autre terroir
Et comme une hirondelle au printemps des musiques
Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs

Nous dire que là-bas dans ce pays de neige
Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout
Pour imposer ses mots jusque dans les collèges
Et qu'on y parle encore la langue de chez nous

C'est une langue belle à qui sait la défendre
Elle offre des trésors de richesse infinie
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie

Et de l'Île d'Orléans jusqu'à la Contrescarpe
En écoutant chanter les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il a composé toute une symphonie

Et de l'Île d'Orléans jusqu'à la Contrescarpe
En écoutant chanter les gens de ce pays
On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
Et qu'il a composé toute une symphonie


Prendre un enfant




Activité

Prendre un enfant par la main
pour l'emmener vers demain
pour lui donner la confiance en son pas
prendre un enfant pour un roi
prendre un enfant dans ses bras
et pour la première fois
sécher ses larmes en étouffant de joie
prendre un enfant dans ses bras
Prendre un enfant par le coeur
pour soulager ses malheurs
tout doucement sans parler sans pudeur
prendre un enfant sur son coeur
prendre un enfant dans ses bras
mais pour la première fois
verser des larmes en étouffant sa joie
prendre un enfant contre soi
prendre un enfant par la main
et lui chanter des refrains
pour qu'il s'endorme à la tombée du jour
prendre un enfant par l'amour
prendre un enfant comme il vient
et consoler ses chagrins
vivre sa vie des années puis soudain
prendre un enfant par la main
Prendre un enfant par la main
pour l'emmener vers demain
pour lui donner la confiance en son pas
prendre un enfant pour un roi
en regardant tout au bout du chemin



Les choses qu'on ne dit pas


J'ai inventé des mots jaillis de nulle part
Et repoussé les murs de ma mémoire
Pour agrandir le monde et cacher mes trésors.
Je chercherai peut-être longtemps encore.
J'ai trouvé quelquefois le bonheur et la joie,
Je me suis réveillé un jour auprès de toi.
J'ai murmuré des nuits entières des mots d'amour et de lumière,
Mais ce qui m'a rendu le plus heureux sur terre,
Ce sont les choses qu'on ne dit pas,
Les vrais secrets qu'on garde au fond de soi.
Ce sont les choses qu'on ne dit pas
Parce que les mots, les mots n'existent pas.
Et c'est souvent dans ce qui reste à dire
Que sont cachés les plus beaux souvenirs.
Ce sont les choses qu'on ne dit pas,
Parce que les mots, les mots n'existent pas.

J'ai fait le tour de ton amour au grand complet
Et j'ai fermé la porte à clé sur mon secret.
C'est un drôle de jardin rempli de tout ce qui
N'est rien pour les autres et qui pour nous est la vie.
C'est le silence le plus intense que je connaisse
Où se referment les blessures de nos tendresses
Qui me rassure dans mon sommeil,
Qui me sourit quand tu t'éveilles,
Et qui réchauffe aussi mon cœur comme un soleil.
Ce sont les choses qu'on ne dit pas,
Les vrais secrets de mon amour pour toi.
Ce sont les choses qu'on ne dit pas,
Parce que les mots, les mots n'existent pas.
Et c'est parfois dans un regard, dans un sourire
Que sont cachés les mots qu'on n'a jamais su dire,
Toutes les choses qu'on ne dit pas
Et dont les mots, les mots n'existent pas,
Toutes les choses qu'on ne dit pas,
Mais que l'on garde pour toujours au fond de soi,
Et qu'on emporte en l'au-delà, là où les mots, les mots n'existent pas.

La tarentelle


La tendre image du bonheur


Roland rentrait de son collège
Et dormait tard ces matins-là.
Je regardais tomber la neige
En finissant mon chocolat.
Je voyais Lise à la fenêtre
En contre-jour, et dans un coin
Papa relisait une lettre
En tenant Maman par la main.

{Refrain:}
Alors, j'ai pris pour moi tout seul
La tendre image dans mon cœur,
Et d'aujourd'hui jusqu'au linceul
Ce sera celle du bonheur.

J'attendais l'heure de son solfège
En regardant depuis l'entrée
Les pas de Lise dans la neige
Qui dessinaient comme un sentier.
Roland, pour terminer son rêve,
Faisait semblant d'être endormi,
Lorsque Maman, pour qu'il se lève,
Allait l'embrasser dans son lit.

{Refrain}

Le temps d'écrire quelques pages,
Il est passé quelques années
Sur le décor et les visages,
Et puis Maman s'en est allée.
Lise vient dîner certains soirs
Et Roland passe à l'occasion.
Papa m'appelle et vient me voir
S'il est trop seul à la maison.

Et j'ai gardé pour moi tout seul
La tendre image du bonheur,
Mais d'aujourd'hui jusqu'au linceul,
Elle me déchirera le cœur.

Avoir et être


Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m’enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j’ai connus dès le berceau.

Bien qu’opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.Ce qu’Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l’avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s’est fait avoir.

Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu’Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu’Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu’Être, un peu dans la lune
S’était laissé déposséder.

Avoir était ostentatoire
Lorsqu’il se montrait généreux,
Être en revanche, et c’est notoire,
Est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l’abri.
Alors qu’Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l’esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.

Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin d’Être
Parce qu’être, c’est exister.
Le verbe Être a besoin d’avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.

Les fées


Tu ne pouvais jamais dormir
Sans que j'invente pour ton plaisir
Des histoires de magiciens qui font tout avec rien,
Et j'inventais, pour que tu dormes,
Dans la chambre , les soirs de pluie,
Des crocodiles en haut-de-forme
Et des grenouilles en queue -de-pie,
Et des fées à n'en plus finir. x2

Y avait la fée aux yeux mauves
Que l'on regarde et qui se sauve,
Et la fée des vents de la nuit
Que l'on appelle mais qui s'enfuit,
Et puis la fée dans la lagune
Qui s'amuse à couper la lune
En milliers de petits morceaux,
Et qui les fait danser sur l' eau.
Et quant à la fée Carabosse,
Elle t'emportait dans son carrosse,
Et tu fouettais les cent chevaux
Jusqu 'à la mer au grand galop.
C'est alors que tu t'endormais.
Moi, doucement je m'en allais
Bercer mon cœur de ton sourire
Plein de rêves et de souvenirs,
Et des fées à n'en plus finir. x2

Puis, un jour tu as dû grandir,
Toutes les fées ont dû partir,
Avec elles les magiciens
Qui font tout avec rien.
Mais depuis, pour que je m'endorme
Dans la chambre, les soirs de pluie,
Quand les nuits sont trop monotones,
Je repense à nos jours enfuis,
Et les fées à n'en plus finir
Se rappellent à mon souvenir.

Y avait la fée aux yeux mauves
Que l'on regarde et qui se sauve,
Et la fée des vents de la nuit
Que l'on appelle, mais qui s'enfuit,
Et puis la fée dans la lagune
Qui s'amuse à couper la lune
En milliers de petits morceaux,
Et qui les fait danser sur l'eau.
Et quant à fée Carabosse,
Elle est partie dans son carrosse;
Elle a fouetté les cent chevaux
Jusqu'à la mer au grand galop.
Les enfants, c'est fait pour grandir,
Pour s'en aller vers l' avenir
En laissant derrière eux des rires
Pleins de rêves et de souvenirs
Et des fées à n'en plus finir.

La rumeur


La rumeur ouvre ses ailes
Elle s'envole à travers nous
C'est une fausse nouvelle
Mais si belle, après tout

Elle se propage à voix basse
À la messe et à midi
Entre l'église et les glaces
Entre confesse et confit

La rumeur a des antennes
Elle se nourrit de cancans
Elle est bavarde et hautaine
Et grandit avec le temps

C'est un arbre sans racines
À la sève de venin
Avec des feuilles d'épines
Et des pommes à pépins

Ça occupe, ça converse
Ça nourrit la controverse
Ça pimente les passions
Le sel des conversations...

La rumeur est un microbe
Qui se transmet par la voix
Se déguise sous la robe
De la vertu d'autrefois

La parole était d'argent
Mais la rumeur est de plomb
Elle s'écoule, elle s'étend
Elle s'étale, elle se répand

C'est du miel, c'est du fiel
On la croit tombée du ciel
Jamais nul ne saura
Qui la lance et qui la croit...

C'est bien plus fort qu'un mensonge
Ça grossit comme une éponge
Plus c'est faux, plus c'est vrai
Plus c'est gros et plus ça plaît

Calomnie, plus on nie
Plus elle enfle se réjouit
Démentir, protester,
C'est encore la propager
Elle peut tuer sans raison
Sans coupable et sans prison
Sans procès ni procession
Sans fusil ni munitions...

C'est une arme redoutable
Implacable, impalpable
Adversaire invulnérable
C'est du vent, c'est du sable

Elle rôde autour de la table
Nous amuse ou nous accable
C'est selon qu'il s'agit
De quiconque ou d'un ami

Un jour elle a disparu
Tout d'un coup, dans les rues
Comme elle était apparue
À tous ceux qui l'avaient crue...

La rumeur qui s'est tue
Ne reviendra jamais plus
Dans un cœur, la rancœur
Ne s'en ira pas non plus.

Pour que tu ne meures pas

Pour que tu ne meures pas
J'ai prié jour et nuit
Un Dieu que j'ignorais
Pour qu'il te garde en vie
Je priais à genoux
Pour qu'il te laisse à nous

Je faisais les prières
Que je me récitais
Lorsque j'étais enfant
Je disais Notre Père
Je vous salue Marie....

Et je cherchais en vain
Dans le ciel ici bas
Des instants de répit
Que je trouvais enfin
Dans le creux de tes bras

Pour que tu restes en vie
J'aurais prié Bouddha...

Pour que tu ne meures pas
Je plongeais mon regard
Au plus profond du tien
Pour soigner ton chagrin
J'aurais voulu qu'on m'aide
A trouver le remède

J'aurais changé l'histoire
Pour effacer les jours
Qui déposaient du noir
Autour de ton amour
Pour en briser le cours

J'aurais voulu pouvoir
Voler à ton secours...

Pour que tu ne meures pas
J'ai chanté certains soirs
Tous les chants de l'espoir
Que j'écrivais pour toi

Et je montais si haut
Vers l'infiniment beau
Pour pouvoir rapporter
Un peu d'éternité
A t'offrir en cadeau

Quand je t'ouvrais mon coeur
En caressant ta peau
Comme on touche un trésor
Tu te battais si bien
On se sentait si forts

J'aurais cherché plus loin
Pour que tu vives encore...

Je ne saurai jamais
Ce qui de tout cela
Nous a gardé ensemble
Du courage de vivre
Ou du bonheur qui tremble

Mais je bénis le ciel
De t'avoir épargnée
Lorsqu'à la nuit tombée
Je t'entends respirer

Et je connais le prix
De chaque instant de paix
Que nous offre aujourd'hui
Et l'amour qu'il fallait
Pour que tu restes ici...

Pour que tu ne meures pas,
J'aurais donné ma vie.

Le petit pont de bois



Yves Duteil & Jeanne Moreau - L'adolescente


J'ai caché ton mouchoir

Une de ses premières télévision.

{Refrain:}
J'ai caché ton mouchoir {x2}
Je te dirai où, plus tard
J'ai caché ton mouchoir {x2}
Tu peux pas pleurer ce soir

Comme il faut tout prévoir
J'ai cassé ton miroir
Tu peux pas non plus te voir
J'ai caché ton mouchoir
J'ai cassé ton miroir
Tu peux pas pleurer ce soir

Chaque fois que l'on se quitte
Pour quelques jours ou quelques heures
J'essaie de partir très vite, vite
Mais chaque fois, toi, tu pleures
Du bout du cœur

{au Refrain}

Tes larmes font des rigoles
Et ton rimmel est un limon
Qui s'écoule et qui se colle, colle
Mais c'est pas beau, c'est pas beau
Ni beau ni bon

J'ai caché ton mouchoir
Attention à ton fard
Tu serais pas belle à voir
J'ai caché ton mouchoir
Cache aussi ton cafard
Tu peux pas pleurer ce soir

Cache aussi ton cafard
Pour me dire au revoir
Puisque je m'en vais ce soir
Et jusqu'à mon départ
J'ai caché ton mouchoir
Tu peux pas pleurer ce soir {x4}

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