miércoles, 11 de abril de 2012

ROUDA: Visions d'Afrique



Multivisions d’Afrique misère et guerre sur nos écrans géants
L’écart se creuse à pas de géant mais rien n’est moins gênant
A croire qu’il y a dans nos gênes un chromosome d’indifférence
Et quelques milligrammes de honte pour tout ce qu’a fait la France
Elle s’est sentie coupable donnant aux places des noms d’indépendance
Mais dans la salle de classe le cours d’Histoire absorbe les tâches de sang
Et je suis qu’un tout petit blanc qu’a écrit ce texte sur un tout petit banc
Et ma vision d’Afrique je la restitue en titubant
Pas frère de sang mon frère mais frère de béton frais
Ou frère de son si tu préfères les mystères intrigants
Comme avant-goût d’enfer j’ai pas connu le goût du fer
Ni peine de prison ferme pour ma couleur depuis la cour des grands
Je suis le petit fils des pires brigands et malgré moi le descendant des colons d’Occident
Je viderai mes cartouches d’encre et mélangerai le blanc à toutes les couleurs pourpres
Pour accoucher d’une écriture métisse

Refrain
Moi je voudrais raconter des contes avec un tout petit peu d’écoute
Et j’emmerde Benetton gros con trouve une couleur au son
On est pas frères de sang on sera au moins frères de béton
Nous caresserons le vent avec le pigment de nos peaux
Moi je voudrais raconter des contes avec un tout petit peu d’écoute
Et j’emmerde Benetton gros con trouve une couleur au son
Mais je suis qu’un tout petit blanc qu’a écrit ce texte sur un tout petit banc
Et ma vision d’Afrique je la restitue en titubant


J’ai fait un rêve étrange un rêve en noir et blanc
Un rêve que j’écris blanc sur noir dans le silence d’un tremblement
Un rêve où les couleurs s’inversent comme les deux pôles d’un aimant
Un rêve où les nuages s’arrêtent car hier soir la lune est morte
J’ai vu la lune devenir noire et même la nuit devenir blanche
Des idées blanches au marché noir une magie noire chauffée à blanc
Dans le blanc de l’œil je vois tout en noir
Lecture du premier roman noir à marquer d’une pierre blanche
Je suis blanc comme neige je travaille au noir
Derrière mes lunettes noires mon regard noir tire des balles à blanc
Et puis le rêve s’arrête et dans mon texte y’a comme un blanc
Je suis assis sur un banc
Et comme dans un trou noir je ne sais plus ce qui est noir ou blanc
Ça s’est passé au métro Blanche à la sortie d’un couloir noir
On m’avait laissé carte blanche pour retranscrire ce que j’ai cru voir
Alors j’ai dit que j’ai fait un rêve

Refrain

J’aurai pu faire un texte plein de dérision et de potentiel comique
Raconter quelques blagues à base d’Africains squelettiques
J’aurai pu faire un texte aux dimensions écologiques
Du genre je milite dans une association de défense des éléphants et des visions d’Afrique
J’aurai pu faire un texte avec une réelle profondeur tragique
Sur un ton pathétique avec force de détails sur l’origine du sang qui gicle
J’aurai pu faire un texte avec des cartes des chiffres et tout plein de statistiques
Me la jouer géographe avec un semblant de discours didactique
J’aurai pu faire un texte bien formaté et bien démagogique
Vous parler du sida et des contrats cachés pharmaceutiques
J’aurai pu faire un texte en me passant de rimes en –iques
Vous voyez bien que c’est impossible alors promis je m’en passerai pour la suite

Refrain

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